Trump : le 1er décret pour contrer l’Obamacare


Symbole s’il en est … l’Histoire retiendra que l’un des tous premiers décrets signés par Donald Trump à son arrivée à la maison Blanche sera destiné à contrer la loi dite «Obamacare» de son prédécesseur.
Le texte, signé peu après la fin de la parade militaire inaugurale, demande aux services gouvernementaux de «lever, reporter, décaler l’application ou octroyer des exemptions» pour les dispositions de l’Affordable Care Act imposant des contraintes fiscales aux États, sociétés ou personnes. Rappelons tout de même que la réforme emblématique de l’assurance maladie réalisée par l’administration de Barack Obama a permis de fournir une couverture santé à 20 millions de personnes.
Le nouveau chef d’Etat semble ainsi suivre sa politique affichée lors de ses discours de campagne, l’abrogation et le remplacement de l’Affordable Care Act étant est l’une de ses promesses clés de sa bataille présidentielle.
Le décret demande aussi aux agences d’accorder plus de flexibilité aux États dans la mise en œuvre des programmes d’assurance santé en développant «un marché libre et ouvert dans le cadre d’un commerce inter-États pour offrir des services de santé et d’assurance santé».


Les experts s’attendent d’ores et déjà à un assouplissement de l’obligation individuelle d’être assuré mise en œuvre par Obama, ou de l’obligation de fournir une assurance-santé pour les entreprises de plus de 50 employés. Une réduction de la couverture maladie en matière de maternité ou de maladies psychiatriques est également attendue. La Maison blanche n’a pas fourni davantage de précision sur le contenu de ce premier décret présidentiel.
L’abrogation de l’Affordable Care Act, « Obamacare », constitue depuis 2010 une priorité des Républicains, lesquels contrôlent désormais totalement le Congrès et la Maison Blanche. Ils considèrent la loi comme une dérive coûteuse – pour l’Etat …. et les entreprises  - et trop coercitive, le système mis en place par Barack Obama obligeant les citoyens américains à s’assurer tout en leur octroyant des aides pour qu’ils puissent souscrire à une couverture.
Cette loi controversée aura néanmoins permis d’offrir une couverture sociale à une vingtaine de millions d’Américains qui vivaient sans assurance auparavant, faisant chuter leur proportion de 16 à 8,9% de 2010 à 2016.
Pour le nouveau président républicain, il est inconcevable que des Américains ne puissent pas souscrire à une couverture maladie pour des raisons financières. « S’assurer est trop cher pour certains. Et personne ne mourra dans la rue sous un président Trump », a-t-il déclaré mardi 17 janvier à Fox News. Affirmant auparavant au Washington Post vouloir créer « une assurance pour tout le monde ». Un engagement tout de même difficile à appliquer avec un système de santé qui repose presque entièrement sur le privé. Aux Etats-Unis, seul un tiers de la population est couvert par une assurance publique : Medicare pour les plus de 65 ans et Medicaid pour les plus modestes. Selon la Kaiser Family Foundation, la moitié des Américains sont assurés par l’intermédiaire de leurs employeurs, et environ 7% via le marché individuel en ce qui concerne les indépendants ou les salariés sans assurance.

Le plan des républicains présenté par le président de la Chambre des représentants Paul Ryan, consiste à supprimer l’obligation d’assurance, au nom de la liberté de choix, à supprimer les conditions de revenus pour les aides –  le montant de ces dernières devant être revu à la baisse –  et à regrouper les patients « à risque » dans des groupes d’assurance subventionnés par les Etats, l’objectif étant de désengager l’Etat fédéral.
La possibilité pour les enfants de rester sur l’assurance de leurs parents jusqu’à 26 ans – un aspect de l’Obamacare particulièrement populaire – ne devrait toutefois pas être remise en cause par les Républicains.
Les républicains promettent une abrogation d’Obamacare et le vote rapide d’une loi de substitution, ceci afin d’éviter toute absence de couverture et rassurer le secteur des assurances. Reste que si Donald Trump a d’ores et déjà demandé émis le souhait que les différentes opérations soient « simultanées », cela est pratiquement irréalisable dans les faits.


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